La réponse médicale d’urgence de Médecins Sans Frontières à Mayotte

Le passage du cyclone Chido sur Mayotte a causé des dommages colossaux, comme dans le bidonville de La Vigie. 18 décembre 2024.

France2 min

Des équipes de médecins et d’infirmiers se sont rendus dans plusieurs localités isolées sur l’île de Grande Terre. Dans la capitale Mamoudzou, le bidonville de Kaweni, où près de 20 000 personnes habitaient dans des cases en tôle et le village de Vahibé ont été dévastés par le cyclone.

Dans ces deux zones d’habitats précaires, nos équipes ont reçu 201 patients et patientes pour des consultations concernant notamment des plaies, de la traumatologie, de la médecine générale (varicelle, céphalées, toux, etc.) ou encore des maladies chroniques en rupture de traitement.

Malgré le soutien fournit par les autorités françaises aux hôpitaux de Mayotte, « nous savons qu’une grande partie de la population ne se déplace pas vers ces hôpitaux. Dans ce contexte, il est indispensable d’aller directement à la rencontre des habitants et habitantes de certaines localités reculées, quartiers informels et bidonvilles », explique Mehdi El Melali, coordinateur médical d’urgence de MSF à Mayotte.

Consultations offertes à la population par des cliniques mobiles MSF..

Consultations offertes à la population dans l’une de nos cliniques mobiles.

© Annabelle Djeribi/MSF

Nos équipes sont particulièrement inquiètes pour les risques liés au tétanos et au choléra, en raison de la faible couverture vaccinale pour ces maladies. Non traitées, les plaies causées par les dégâts post-cyclone, les blessures liées à la manipulation des tôles métalliques, entres autres, peuvent constituer un terrain propice au développement du tétanos, maladie potentiellement mortelle en l’absence de vaccination et de prise en charge adaptée. Le vibrion du choléra est quant à lui présent sur l’île, comme l’épidémie de cet été l’a démontré, et pourrait ressurgir dans un contexte où l’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement s’est considérablement détérioré.

« Deux semaines après le passage du cyclone, les personnes que nous rencontrons continuent de nous faire part de besoins colossaux, notamment en ce qui concerne l’accès à la nourriture et à l’eau. Des distributions de grande ampleur n’ont pas encore commencé, mais nous saluons l’annonce des autorités d’apporter une aide à l’ensemble des habitants et habitantes de l’île, quelle que soit leur nationalité », conclut Yann Santin, coordinateur d’urgence de MSF à Mayotte.

De leur côté, nos équipes vont continuer de se déplacer dans d’autres localités dans les prochains jours pour répondre au mieux aux besoins des personnes sinistrées. Des activités d’accès à l’eau ont commencé et nous allons renforcer nos efforts dans ce domaine.