Somalie: taux de malnutrition alarmants en périphérie de Mogadiscio
© Mike Woodman/MSF
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Après une évaluation nutritionnelle, MSF a soigné des centaines d’enfants près de la capitale somalienne.
Un enfant sur quatre vivant dans les camps en périphérie de la capitale somalienne souffre de malnutrition, selon une évaluation réalisée par l’organisation internationale médicale Médecins Sans Frontières (MSF). En réponse à cette situation critique, une équipe de MSF a lancé une intervention d’urgence de trois jours pour fournir un traitement nutritionnel et des soins médicaux aux enfants de moins de cinq ans.
Le personnel médical de MSF a visité un groupe de 34 camps hébergeant plus de 15 000 déplacés qui ont un accès insuffisant aux soins. Beaucoup ont enduré de multiples déplacements et sont extrêmement vulnérables.
Durant les trois jours, 1 500 enfants ont été dépistés pour la malnutrition aiguë et 396 ont été admis dans le programme nutritionnel de MSF. Parmi eux, 70 souffraient de malnutrition aiguë sévère.
L’équipe de MSF a fourni des soins médicaux d’urgence à 162 enfants, dont 25 ont été référés à l’hôpital pédiatrique de MSF dans le district de Hamar Weyne à Mogadiscio. La plupart souffraient d’infections des voies respiratoires, de maladies de la peau et de diarrhée. En outre, quelque 380 enfants ont été vaccinés contre la rougeole, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite.
Naufrage du système de santé
En Somalie, la population reste profondément marquée par les décennies de violence qui ont provoqué le naufrage du système de santé. Au cours des dernières années, des milliers de Somaliens ont été déplacés à l’intérieur de leur pays ou ont fui dans les Etats voisins en raison de la violence intense, de la sécheresse, de la malnutrition et des maladies infectieuses. Alors que la sécurité alimentaire semble s’être améliorée depuis 2011, l’évaluation de MSF montre que les taux de malnutrition sont encore alarmants dans de nombreuses régions du pays, y compris dans la périphérie de Mogadiscio.
La persistance de l’insécurité dans la plupart des régions du pays et les restrictions d’accès pour les travailleurs humanitaires demeurent des obstacles majeurs à l’assistance médicale de MSF en Somalie. Dans ce contexte très difficile, l’organisation adapte constamment sa réponse médicale. Avec une capacité restreinte pour mener des évaluations adéquates et répondre à de nouvelles situations aiguës, les équipes de MSF sont obligées de mettre en œuvre des interventions limitées, en mettant uniquement l’accès sur les besoins médicaux les plus pressants.
Les deux employées de MSF toujours en captivité
En octobre 2011, deux travailleuses humanitaires de MSF, Montserrat Serra et Blanca Thiebaut, ont été enlevées dans le camp de réfugiés de Dadaab, dans le nord du Kenya, alors qu’elles apportaient une aide d’urgence à la population somalienne. Elles sont aujourd’hui toujours en captivité. Tout en continuant de répondre aux situations de crise aigüe qui demandent des interventions vitales, MSF a mis en suspens l’ouverture de tout nouveau projet non-urgent en Somalie jusqu’à la libération de ses deux employées.
MSF travaille en Somalie depuis 1991 et continue de fournir des soins médicaux vitaux à des centaines de milliers de Somaliens dans dix régions du pays, ainsi que dans les pays voisins: au Kenya et en Ethiopie. Plus de 1 400 employés somaliens, soutenus par environ 100 personnes à Nairobi, fournissent une gamme de services comprenant des soins de santé primaire gratuits, un traitement de la malnutrition, de la chirurgie, de l’approvisionnement en eau, des distributions alimentaires de secours et une assistance aux personnes déplacées. Pour son travail en Somalie, MSF s’appuie uniquement sur des dons privés et n’accepte aucune aide financière de la part de gouvernements.
© Mike Woodman/MSF