Mozambique: quand une chirurgie change la vie des personnes atteintes de maladies négligées

Un patient atteint d'hydrocèle se fait ausculte dans le district de Mogovolas.  Juin 2023, Mozambique.

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Médecins Sans Frontières (MSF) lutte contre l'hydrocèle au Mozambique. Il s'agit d'une complication chronique d'une maladie tropicale négligée, la filariose lymphatique, également connue sous le nom d'éléphantiasis. En collaboration avec les bureaux de district de la santé, des femmes et des services sociaux à Mogovolas et les bureaux provinciaux à Nampula, nos équipes effectuent des interventions chirurgicales.

Jusqu'à présent, environ 600 patient·e·s ont été identifié·e·s comme pouvant être opéré·e·s à Nampula. Ils bénéficient au préalable d'une consultation médicale complète. Les patient·e·s atteint·e·s de filariose lymphatique souffrent de douleurs, de handicaps et de stigmatisation. Les interventions chirurgicales changent leur vie et leur donnent de l'espoir.

Les trois premièr·e·s patient·e·s ont été traité·e·s avec succès la semaine dernière.

L'hydrocèle est une accumulation anormale de liquide autour des testicules. Elle augmente la taille du scrotum, entraîne des handicaps et affecte énormément la qualité de vie des patients. Cette affection est bénigne et touche principalement les hommes adultes de plus de 45 ans.

Nos équipes ont lancé le programme de chirurgie dans le but de renforcer les capacités du système de santé du Mozambique. Il s'agit d'intensifier la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies tropicales négligées telles que la filariose lymphatique, la bilharziose, la gale et les maladies transmises par des vecteurs (comme les moustiques) ou par l'eau. Elles sont très répandues à Nampula et sont aggravées par les conditions climatiques extrêmes.

Dans un premier temps, les patient·e·s sont identifié·e·s au niveau communautaire par des agents de santé ou dans des établissements médicaux. Iels sont examiné·e·s afin de confirmer le diagnostic d'hydrocèle et de s'assurer qu'iels sont éligibles pour une opération. Après avoir été examiné·e·s par un anesthésiste à l'hôpital général de Marrere à Nampula, ils peuvent ensuite être opérés.

La coordinatrice du projet, Zélie Antier, souligne l'impact négatif de la maladie sur la santé et le bien-être des patients :

Les personnes atteintes d'éléphantiasis souffrent de répercussions sur leur santé, de charges financières et de stigmatisation. La maladie entraîne non seulement des handicaps à long terme, mais affecte également la santé mentale.

Zélie Antier, Coordinatrice de projet au Mozambique

Antier espère que le programme chirurgical pour l'éléphantiasis et d'autres maladies tropicales négligées sensibilisera les gens et encouragera le transfert de connaissances basé sur l'expérience de nos équipes dans la province - ce qui conduira finalement à de meilleurs traitements et mesures de contrôle.

Victorino Anacleto, 52 ans, de Muepane, fait partie des premiers patients. Après une dernière phase d'évaluation, il bénéficiera d'une opération. Anacleto est plein d'espoir : " Je suis très heureux d'avoir été sélectionné pour la deuxième phase d'évaluation. Je suis très motivé pour mettre en œuvre les recommandations du médecin afin que l'opération se déroule aussi bien que possible ".

Une telle opération dure généralement une heure et est proposée aux patients ambulatoires. L'intervention implique un court séjour à l'hôpital, car celui-ci est souvent éloigné du domicile des patients. Après leur sortie, les patients bénéficient d'un suivi hebdomadaire et donc d'une prise en charge médicale complète jusqu'à leur guérison.

Depuis 2022, nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités sanitaires du Mozambique sur la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies tropicales négligées. Les équipes d'intervention mobiles jouent un rôle important dans la mise en œuvre des mesures relatives aux soins de santé primaires : elles encouragent les bonnes pratiques, proposent des formations et des conseils et fournissent des fournitures hospitalières essentielles pour garantir l'accès à des soins de santé de qualité.

Le Mozambique est l'un des pays les plus touchés par le changement climatique. Médecins Sans Frontières (MSF) réagissent activement aux maladies liées au climat dans la province de Nampula. L'objectif principal des activités est de s'attaquer aux lacunes du système de santé en ce qui concerne les maladies tropicales négligées comme l'éléphantiasis, la bilharziose et les maladies à transmission vectorielle comme le paludisme et la dengue.