Yémen: 49 blessés et deux morts après des combats intensifs à Taïz

Taïz, Yémen, 24.03.2019

Yémen3 min

Quatre jours d’intenses combats dans la ville yéménite de Taïz ont conduit à l'impossibilité pour les populations d'accéder aux soins et au moins un hôpital public a été forcé de fermer. Médecins Sans Frontières (MSF) soutient que des affrontements dans les zones urbaines densément peuplées ont des conséquences dévastatrices pour les civils et empêchent les blessés de guerre d’accéder aux soins vitaux dans la ville de Taïz.

« Nous craignons que les blessés soient pris au piège entre les lignes de front et que nombre d’entre eux ne puissent atteindre les centres de santé dans ou à l’extérieur de la ville » déclare Caroline Ducarme, chef de mission MSF au Yémen. « Dans trois des structures médicales soutenues par MSF dans la ville de Taïz, au cours des quatre derniers jours, les équipes médicales ont reçu 49 blessés de guerre et deux personnes déjà décédées à leur arrivée. »

Nous ne connaissons pas le nombre réel de blessés ayant besoin d'une aide vitale.

Caroline Ducarme, chef de mission MSF au Yémen

Un hôpital aurait été endommagé à la suite de combats à proximité. De plus, l'un des hôpitaux publics de Taïz a été forcé de fermer à cause des hostilités, ce qui rend l'accès aux soins vitaux encore plus difficile pour les populations.

Dans un hôpital public soutenu par MSF, des équipes médicales ont reporté qu'un patient gravement blessé a été sorti de force du bloc opératoire et privé des soins médicaux plus que nécessaires. C’est une situation inacceptable.

« Les établissements de santé doivent urgemment obtenir une protection accrue continue » Caroline Ducarme. »

Les patients nous disent qu'ils ne peuvent pas accéder aux hôpitaux en raison des affrontements et des barrages routiers, et qu'ils craignent que les hôpitaux soient attaqués.

Caroline Ducarme, chef de mission MSF au Yémen

« De peur d’une attaque contre l’hôpital, les gens retirent leurs proches des hôpitaux. Certains membres du personnel médical ont quitté leur travail parce qu'ils sont inquiets pour leur sécurité. »

Le premier jour des hostilités, le centre de traumatologie de MSF à Taïz Houban, de l'autre côté de la ligne de front, a reçu un garçon de deux ans blessé au visage par un éclat d'obus après une explosion près de sa maison, dans la vieille ville. La famille a dû conduire pendant près de trois heures, traversant les lignes de front, sous les échanges de tirs pour atteindre la structure.

Une fois de plus, MSF appelle toutes les parties au conflit à mettre en place des mesures plus fermes pour assurer la protection des civils, faciliter l'accès aux structures médicales pour tous les malades et blessés, permettre l'acheminement du matériel humanitaire et médical dans toutes les zones et protéger le personnel médical ainsi que les installations sanitaires.

MSF est une organisation humanitaire médicale impartiale et neutre. Dans tout le Yémen, les équipes MSF travaillent dans 13 hôpitaux et centres de santé et apportent leur soutien à plus de 20 établissements dans 12 gouvernorats. Cependant, les attaques répétées contre le personnel médical et les structures médicales au cours de l'année écoulée ont forcé MSF à suspendre ses activités dans plusieurs endroits. Depuis le début du conflit en mars 2015, plus de 119 110 blessés de guerre ont été soignés dans des hôpitaux soutenus par MSF au Yémen.